Le mensuel « Actual’IUT » m’a consacré 2 pages suite à une demande particulière. Les récents événements ne nous ayant pas ménagé et je voulais une image qui soit forte en symbole. Des mains de toutes les couleurs se rassemblant pour faire un nœud, un soleil ou un appel à la paix.  Cette image la voici :

 

 

les mains du coeur Francis Selier

 

 

 

 

 

Justine AGUINET à signé l’article suivant :

Rencontre : — « Parfois, il fait des conneries, mais l’humain me plaît beaucoup. »

 

Une rencontre humaine et sensible que nous a offerte l’étonnant photographe, j’ai nommé Monsieur Francis SELIER. À travers cet entretien, ce personnage nous expose sa vision de la vie, qu’il exprime parfaitement à travers sa passion : la photographie. L’Actual’IUT vous invite alors à savourer cette entrevue pleine d’humour et d’histoires toutes aussi passionnantes. — Francis, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? « Je suis Francis Selier, j’ai 55 ans, j’ai trois enfants et je suis photographe. Mon premier appareil photo, j’avais 11 ans et mon premier labo noir et blanc, j’avais 13 ans. Je me suis formé techniquement au début, puis depuis 20 ans sur la prise de vue. Dans cette partie, je me suis orienté plus vers quelque chose qui me plaisait, c’est-à-dire le portrait, le noir et blanc puisque petit à petit, il s’est avéré être le support qui me conviendrait le plus. Je n’ai pas besoin de la couleur, pas besoin d’accessoires. Dans les photos, il n’y a pas d’accessoires, il y a des gens et c’est tout. »Pouvez-vous m’expliquer la vision que vous avez de votre profession ? « Le métier a grandement changé. Avant, on tenait un appareil photo, on était photographe. On vendait des pellicules, on était photographe. On faisait des tirages photo, on était photographe. On faisait des images que tout le monde pouvait faire, on était photographe. Avec le numérique, la partie laboratoire a grandement chuté, on fait énormément de photos, mais on les garde sur un ordinateur et on fait de la photo jetable. J’ai photographié une femme avec son bébé juste après les attentats, et la dame m’a dit : « Je n’étais pas sûre de vouloir venir, car j’avais vraiment la tête ailleurs ». Mais lorsqu’on a commencé, on était dans une toute autre ambiance. Il y avait ce bébé qu’il fallait cocooner, il fallait lui choisir un avenir, car c’est dur de vivre après un attentat. Donc on a fait ces photos, et ils sont venus les choisir hier soir. Elle m’a dit « C’est un trésor ce que vous me donnez, c’est quelque chose de fabuleux ». C’est un moment merveilleux, simple, ordinaire mais très beau, très fort, très humain, c’est ce qui me plaît. L’humain me plaît, parfois, il fait des conneries, mais l’humain me plaît beaucoup. Voilà ce que je recherche. Je ne fais pas de photo de mode ou très peu, car pour moi ce ne sont pas des gens, ce sont des objets. Moi, je suis dans la vérité, c’est ma façon de vivre la photographie. »Photographie en trois mots ? « Humain, Noir et Blanc, Différence. »Comment penser-vous évoluer dans votre métier ? « Il n’y aura surement pas de photo en couleur pure et dure, toutes simples. Il pourra y avoir de la couleur avec des traitements qui se rapproche du monochrome. Une multitude de couleurs distrait l’œil et n’apporte pas grand-chose à l’image. »En quoi consiste votre séance du samedi 24 janvier ? « Je voudrais trouver des mains de toutes les couleurs. Quelqu’un qui est blanc ou noir a le sang de la même couleur. L’humain est beau et bon. Je voulais faire une espèce de rosace avec les mains qui se tiennent et puis des bras qui partent comme un soleil. Un peu comme un espoir, comme une belle chose ; comme on peut le faire. Je ne crois pas être utopiste, je crois vraiment qu’on peut le faire. Je pense vraiment qu’on peut avoir un autre monde, peut-être parce que j’ai des enfants et que je ne veux pas qu’ils aient ce monde de « merde ». La terre on nous la prête, elle nous est prêtée par nos enfants. Donc il faut la donner belle lorsqu’on partira. »Quel est votre but à travers ce projet ? « Je trouve que le monde ne tourne pas bien. Ça me chagrine de voir ce monde, ce n’est pas dans la haine que l’on fabrique quelque chose de bien. Un jour, une dame est venue me voir en me disant qu’elle allait se marier avec son « doudou ». Donc on commence à remplir le contrat et elle me dit : « Mon doudou est légionnaire ». Je me suis dit, légionnaire ? Doudou ? Ça ne peut pas être dans la même case, ce n’est pas possible. Pendant la séance photo précédant le mariage, il la prenait dans ses bras avec délicatesse, il était fantastiquement doux avec elle. Ils se sont amusés, séduits, comme un couple quoi! Et le jour du mariage, à un moment, il s’est mis à pleurer. Je me suis dit, c’est beau, c’est un Homme. J’avais peur d’avoir une machine, je n’arrivais pas à mettre le mot doudou dessus. Et là, j’ai réussi. J’avais classifié et mis dans une case et j’ai cassé cette façon de voir et de juger. On a toujours tendance à mettre une étiquette à telle ou telle personne. Mais ça ne va pas ! Il faut écouter les gens, il ne fait pas avoir peur des gens, ils ne sont pas dangereux. C’est pour ça. Je voudrais que ce soit un petit clin d’œil sur ce qu’on a vécu, il faut rebondir, rire, plaisanter de tout, on doit pouvoir rire du bon dieu des autres. »Qu’est-ce qu’il adviendra du résultat final ? « J’aimerais bien envoyer mes vœux de bonheur avec ça. C’est tout, pas de publicité, rien de tout ça. Envoyer mes vœux à qui voudra les recevoir, avec ce soleil. »Mot de la fin ?  « C’est beau la vie. »

 

Justine AGUINET.

 

 

 

 

 

Un grand MERCI aux personnes qui m’ont accompagné pour cette image pleine de bonheur et d’espoir.

 

 

 

Comme eux, laissez-moi faire les images dont vous rêvez !…

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